vendredi 4 avril 2025

Midi pointe Est


Voilà,
rien de moins désirable que l'île de la Désirade en Guadeloupe, ainsi nommée paraît-il parce que, lors de la deuxième expédition de Christophe Colomb en 1493, ce fut, après 21 jours de navigation, la première terre aperçue par les marins qui s'exclamèrent "O île tant désirée". Pauvre en eau, peu propice à l'agriculture elle fut à son extrémité ouest un lieu de relégation pour délinquants de Grande-Terre et pour quelques nobles métropolitains. A la pointe est, à Baie-Mahaut, au début du 18ème siècle, une léproserie fut installée qui ne ferma ses portes qu'en 1952. S'y trouve aussi une station météo, aujourd'hui désaffectée. C'est là que j'ai pris cette photo. J'aime le contraste entre la rigueur géométrique de cet édicule et la rondeur vaporeuse du nuage. Et puis c'est aussi un petit hommage à Kertesz. première publication 9/9/2013 à 00:04

mercredi 2 avril 2025

Une époque intéressante


 
Voilà,
les Anglais dit-on utilisent parfois de façon ironique l'expression "Puissiez-vous vivre une époque intéressante" pour souhaiter le pire à celui ou celle à qui on s’adresse. Les Anglais sont un peuple bizarre, ne serait-ce parce qu'ils ont inventé le rugby, le cricket, le marmite, qu'ils n'ont pas de volets aux fenêtres et qu'ils mangent du fromage avec des crackers. Mais ils ont de bonnes maximes. Cependant, eux aussi, — ce qui n'est en rien une consolation — sont dans la même galère que nous tous, que le reste du monde. Nous vivons en effet des temps de merde, où les pires tarés semblent s'être donnés rendez-vous pour mener à bien les projets les plus délirants et les plus destructeurs. L'espèce humaine est-elle à ce point dégénérée qu'elle en est venue à confier son sort à de telles crapules ?  Ce qui est fascinant, c'est que les États-Unis en soient arrivés si vite à cette pitoyable gouvernance, et surtout à en avoir redemandé après avoir subi quatre ans cette caricature stupide, cettte insulte à l’intelligence qui est en fait la version blanche (disposant hélas d'un pouvoir de nuisance autrement plus considérable) de l'ancien dictateur ougandais Idi Amin Dada, dont le film que Barbet Schröder lui avait consacré nous fit tant rire dans les années 70 . 
L'Amérique est en train de s'effondrer. Les routes sont foutues, les ponts s'écroulent, l'eau est toxique, la rougeole tue dans certains états, de tous les pays développés c'est là que l'espérance de vie est la plus courte et on y compte un des taux de mortalité infantile les plus élevés de tous les pays développés. Le pays manque de médecins pour prendre soin de ses citoyens, et on y refuse désormais les compétences étrangères qui ont fondé la prospérité de cette nation. On y efface des bases de données scientifiques archivées au prétexte qu'on les considère comme des croyances, des opinions, et non des faits. On y manipule des statistiques économiques, on y interrompt des projets de recherches, on y ordonne la fin d'échanges scientifiques internationaux. Une génération se dégrade à cause de la nourriture toxique, des opioïdes. Y être scolarisé ou y enseigner vous expose à être une des possibles victimes d’un de ces massacres de masse, – parfois même perpétrés par des mineurs –, devenus une spécialité locale au même titre que les jeans, les hamburgers et la musique country. je pourrais multiplier à l'envi les exemples d'autodestruction de cette nation. Cette frénésie suicidaire, laisse pour le moment la population tétanisée,  et pendant ce temps les leaders de ce pays s'autorisent néanmoins, avec une arrogance stupéfiante à donner des leçons au reste du monde, à menacer de vassaliser des nations alliées et à vouloir disposer de leurs richesses. Dans son grand délire paranoïaque Trump a décidé d'être l'ennemi de tout le monde sauf de Poutine auquel le lie sûrement une dette dont personne ne connaît avec précision la nature. 
C'est ainsi que vont les choses dans le meilleurs des mondes possibles.

dimanche 30 mars 2025

Vallon des Auffes

 
Voilà
dimanche dernier, en fin d’après-midi, j'étais au vallon des Auffes à Marseille. C'est un étroit petit port de pêche traditionnel et pittoresque situé sur la corniche Kennedy, dans le quartier d'Endoume. Il se situe à 2 km au sud-ouest du Vieux-Port, entre la plage des Catalans et l'anse de Malmousque. Il abrite de part et d'autre du pont, une cinquantaine de modestes maisons de pêcheurs, quelques restaurants, et environ 80 places de petits bateaux de pêche traditionnelle, dont quelques pointus typiques, qui réservent leurs prises aux restaurants locaux. Son accès est protégé par une jetée de roches d'une centaine de mètres de long. 
 
 
Peu avant d'accéder au port, j'avais remarqué cette grande fresque sur une maison au bord de la corniche. Inspirée d’une photo d’archives de l’association et réalisée par le street-artist Mahn Kloix elle rend hommage aux sauveteurs du navire-ambulance de SOS Méditerranée. Cette femme représentée regarde d’ailleurs vraiment la mer, Elle est à l’image de Marseille ouverte sur la Méditerranée et depuis toujours terre d'accueil.
 
 
SOS Méditerrannée est une association civile européenne de sauvetage en mer. Sa vocation est de porter assistance, sans aucune discrimination et à traiter avec dignité, toute personne en détresse, dans le respect du droit maritime international. 

vendredi 28 mars 2025

Gare St Charles


Voilà
un jour il y a longtemps, à la gare St Charles j’ai rencontré un homme qui m’a dit qu’il s’apprêtait à tuer quelqu’un. Je ne me souviens pas très bien, je crois que le type en voulait à sa petite amie. Je n’ai pas cherché à entrer dans les détails, j'ai juste essayé de donner l'impression que je l'écoutais avec intérêt. J’avais hâte de prendre un train pour les Arcs et de retrouver mon amoureuse qui se trouvait dans la région. (première publication 16/9/2011 à 20:28)

mardi 25 mars 2025

Plage du prophète

 

Voilà,
c'est un peu l'image que je me fais de l'Europe et des démocraties qui y survivent encore en ce moment
l'orage approche et l'on continue à jouer sur la plage.
Quoi qu'il en soit merci la providence, pour cette belle lumière

dimanche 23 mars 2025

Au musée Picasso

 
 
Voilà,
l'artiste argentin Guillermo Kuitka a créé, à l'invitation du musée national Picasso Paris, une  œuvre in situ dans la chapelle de l'hôtel Salé. Depuis son intervention à la biennale de Venise en 2007, Kuitka a mis en place, en lien avec l'architecture, un nouveau langage qu'il nomme "peinture cubistoïde" où se déploie, directement sur le mur, un ensemble de ligne entrecroisées comme autant de pliures sur le plan, formant un nouvel espace pictural à l'esprit baroque. 
 
 Dans ces expérimentations le cubisme est invoqué comme la trace d'un mouvement qui opère telle une diffraction du réel. "La peinture se fait alors mémoire" dixit le petit cartel qui accompagne l'œuvre.
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samedi 22 mars 2025

Dindon de la farce

 
Voilà,
il est probable que d'ici quelques mois, nombre de ceux qui ont voté pour Donald Krasnov Trump s'apercevront qu'ils auront été les dindons de la farce et il sera alors bien trop tard pour eux. Pour le moment ils pataugent dans leur propre merde, et bientôt ils n'auront plus que ça à bouffer. Il ne sera plus temps de se lamenter du prix des œufs. Qu'ils aillent se faire d'ores et déjà rissoler le fion en enfer. 
Trump restera dans la courte histoire de ce pays, le premier président à avoir été "retourné" par une puissance étrangère, le premier aussi à avoir des velléités expansionnistes délirantes, à déclarer la guerre  économique à ses alliés. Trump fait de la politique comme un joueur de golf. Poutine comme un joueur d'échecs. Xi-Jinping comme un joueur de go. Donc si les citoyens des États-Unis ne se ressaisissent pas il ne sont pas près d'avoir le cul sorti des ronces. Leur président leur a bien dit qu'ils n'auront plus jamais besoin de voter. S'ils ne se rendent pas compte qu'ils ont affaire à un dingue, à un fasciste qui est en train de s’attribuer les pleins pouvoirs, ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenus par celui là même qui aujourd’hui les bafoue.
"Nous devons attaquer honnêtement et agressivement les universités de ce pays. Ces mots ne viennent pas d’un régime ouvertement déclaré comme totalitaire, mais du vice-président américain J.D. Vance. Aux États-Unis, la science et la recherche sont devenues des cibles. Dès l’instant où un régime considère l’université la science ou la recherche comme des ennemis, il bascule dans l’obscurantisme. Comme ses dirigeants sont des tarés, il n’y aura pas de leur part de retour en arrière.
Quand je pense à tous ces blockbusters de merde où l’on voyait un héros  presque toujours solitaire délivrer les "USA-et-par-conséquent-le-monde-libre » d’affreux qui voulaient du mal au monde libre, en général des extraterrestres, des communistes, une internationale maffieuse, des cartels de drogues, des terroristes musulmans, et que personne n’est capable de virer ce gang de crapules, on ne peut que constater l'inanité d'une société qui tient "l'entertainment "pour une valeur cardinale. 
J'ai lu sur le net cette pertinente réflexion de Olivier Costa à propos de ce qui se passe actuellement aux States et je la partage donc.
Depuis son investiture, les analystes se perdent en conjectures pour comprendre les décisions de Donald Trump. Trois récits dominent.
Certains considèrent que Trump est un populiste un peu confus, qui prend ses décisions au gré de ses humeurs, règle ses comptes avec quiconque lui déplaît, et surestime ses talents de stratège et de négociateur. Il n’y aurait donc aucune rationalité dans ses décisions et déclarations : juste les lubies d’un histrion en roue libre auquel plus personne n’ose tenir tête.
D’autres estiment qu’au-delà de quelques provocations qui font le sel du personnage et détournent l’attention des médias, il y a un plan destiné à libérer les énergies de l’économie américaine, à secouer un État fédéral ankylosé, et à régler les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. L’action iconoclaste de l’administration Trump fera certes quelques dégâts à court terme, mais le pays en sortira gagnant d’ici quelques mois.
Les derniers considèrent que Trump, ses amis et leurs maîtres à penser sont perdus dans des divagations apocalyptiques libertariennes et asociales, et qu’ils sont décidés à engendrer une zizanie planétaire dans l’attente d’un événement salvateur et mystique dont eux seuls seraient informés.
L’histoire tranchera. Mais les résultats des deux premiers mois de mandat de Donald Trump sont pour le moins étonnants, en remettent en cause tout ce qui faisait des États-Unis la première puissance économique, militaire et culturelle.
En effet, les États-Unis sont en train de se brouiller avec l’ensemble de leurs alliés et passent désormais les plats à leur ennemi de toujours, la Russie. L’Union européenne, le Canada, le Royaume-Uni et l’Australie sont contraints de réviser leurs alliances commerciales et leurs stratégies de défense. Les pays du sud, privés de l’US Aid et frappés comme ceux du nord de droits de douane arbitraires, sont incités à adhérer au récit du « Sud Global » que la Russie et la Chine promeuvent depuis 20 ans pour contester l’hégémonie de l’Occident, et tout particulièrement celle des Etats-Unis.
"Aux États-Unis, Donald Trump s’en prend à l’État Providence et au système de santé. Ils n’ont jamais été particulièrement généreux et efficaces, mais les restrictions budgétaires vont avoir des effets dévastateurs pour les citoyens les moins aisés et vont rapidement créer de profondes tensions sociales. Les coupes claires opérées par Elon Musk dans les programmes et les administrations fédérales ne feront qu’envenimer les choses.
En faisant la chasse aux immigrés, l’administration Trump va pénaliser des secteurs entiers de l’économie – construction, agriculture, industrie lourde, services… – qui n’offrent pas des salaires acceptables pour des citoyens américains, et bénéficiaient d’un avantage concurrentiel décisif en disposant d’une main d’œuvre docile et bon marché ;
En se ralliant au panache jaune de Donald Trump, les patrons des sociétés américaines les plus innovantes et les plus prospères ont déclenché un mouvement de boycott d’une ampleur inédite. Les 7 milliards de consommateurs non-américains peuvent en effet se passer des produits et services des États-Unis et décider de commercer entre eux. A Washington, la menace a fait sourire, mais les "7 magnifiques", principales entreprises américaines de la Tech, connaissent aujourd'hui un trou d’air boursier, et les commandes de F35 sont remises en question partout dans le monde.
Les Américains, qui sont historiquement les plus gros pollueurs de la planète et ont développé le mode de vie le moins écologique qui soit, ont renoncé à toute ambition en la matière. L’heure est à la dérégulation et à l’exploitation de toutes les énergies fossiles disponibles – aux États-Unis ou ailleurs – sans considération pour l’environnement et le destin du monde.
Les États-Unis sont depuis toujours la patrie des droits individuels et de la liberté de pensée et de parole. Dans ce pays, il était possible de tout dire et de tout écrire – pour le pire, mais aussi pour le meilleur. Cette liberté a en effet nourri la créativité de ses romanciers, philosophes, élus, musiciens, cinéastes, humoristes... Désormais, les leaders américains, champions autoproclamés de la libre expression décomplexée, entendent faire taire tous ceux qui critiquent leurs actions et leurs propos.
Enfin, le gouvernement fédéral s’attaque à ce qui a toujours fait la force des États-Unis : ses universités, qui attirent les cerveaux du monde entier, dominent la recherche internationale et ont nourri le leadership technologique du pays. En faisant de la science un ennemi, en s’en prenant plus largement au savoir et à l’éducation, en faisant de la Bible la mesure de toute chose, Donald Trump sabote ce qui a permis à son pays d’assoir une domination économique insolente.
On peut certes considérer que ce ne sont que quelques coups d’éclat de la part d’un leader qui a soif de revanche sur l’administration Biden et tous ceux qui se sont réjouis de son échec de 2020. Mais les dégâts qu’il provoque pour l’image du pays sont profonds et sans doute durables, car Donald Trump conforte avec méthode les clichés de l’anti-américanisme, qui décrit le pays comme une nation égoïste, vorace, brutale, bigote et irresponsable."
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vendredi 21 mars 2025

Mais il y a toujours quelque chose qui m'échappe (18)

 
Voilà
Ça me revient  
sur la face B du 45 tours "Let it be"  des Beatles il y avait ce truc complètement déconnant qui s'appelle "You know my name" et que j'adore toujours. C'est une sorte de earworn. Quant au morceau de la face A il fut livré sans le solo de guitare de George Harrison qu'on trouverait ensuite sur l'album
 
Ça me revient
Les cheminées de la centrale Consolidated Edison au niveau de la quinzième rue, vues depuis l’East River

 
Ça me revient, 
JJSS comme on appelait Jean-Jacques Servan Schreiber, patron du journal "l'Express", qui se rêvait en JFK français, avait en Avril 1970 ramené le compositeur Mikis Theodorakis emprisonné en Grèce à bord d'un avion privé

Ça me revient, 
ma première "boum" comme on disait à l'époque fut en 1969 au Kremlin-Bicêtre pour l'anniversaire de deux jumelles qui étaient dans ma classe à qui l’on avait offert "Abbey Road" des Beatles. Je cois qu'on leur avait offert qu'un seul disque, mais je n'en suis pas certain. On aurait du leur offrir le double album blanc.
 
Ça me revient, 
le critique et journaliste Bernard Pivot a l’apparition de twitter se fit fort de rédiger régulièrement des messages sous forme d'aphorismes ou de maximes dans la limite des 140 caractères autorisés

Ça me revient
 ce prof de maths cambodgien que j'ai eu en seconde. Les maths étaient déjà difficile pour moi, mais là avec son accent, c'était impossible à comprendre. Il n'était pas très pédagogues, mais il avait sûrement d'autres soucis en tête, il avait fui, le régime des kmehrs rouges. Et du coup me revient aussi en mémoire le prof principal de troisième au collège  St Sulpice qui était aussi le prof de Maths, Mr Michel, qui avait une belle tronche d’alcolo et un faux air de Jean Gabin. Il avait dit un jour « vous savez votre amour propre vous êtes assis dessus »

Ça me revient 
la troublante beauté de Margaux Hemingway dans le film. « Manhattan » de Woody Allen

Ça me revient Gérard Tiry — il n'était pourtant pas un spécialiste de théâtre — qui me dit après une représentation de "Rêves de Kafka "tu ne touches jamais le sol". Ce fut l'un des plus émouvant compliment d'après spectacle (surtout venant de lui). C'était en effet le cas.

Ça me revient, 
lorsque la chaîne franco-allemande Arte a été inaugurée  — en 1991 je crois —, la série "Heimat" a été diffusée durant la première semaine. C'était formidable que cela apparaisse dans le paysage audiovisuel français. Et j'ai adoré cette série.

Ça me revient 
parce qu’on en parle beaucoup ces derniers temps, la génitrice, lorsqu’on vivait dans les Landes, qui disait, lorsque je manifestais de l’indiscipline (mais peut-être le seul fait d’exister représentait pour elle une forme d’indiscipline) « si tu continues comme ça, on t’envoie à Bétharram ». 

Ça me revient 
les expressions qu'il employait souvent "c'est quoi ce souk ta chambre" ou bien "c'est un vrai gourbi  "il a rappliqué avec toute la smala", et aussi "quel binz"

Ça me revient, 
au tout début des années quatre-vingts j'ai découvert la chanteuse Lee Wiley grâce une émission de France-Culture qui s'appelait "Poissons d'or"

Ça me revient
 j'ai découvert Cioran à l'âge de 17 ans. Mon viatique à son œuvre fut un livre à la couverture bleu pâle des éditions Gallimard "La tentation d'exister" égaré dans la bibliothèque de Chateaudouble

Ça me revient,
Le nom de Lev Yachine ce footballeur soviétique des années cinquante-soixante qui fut le seul gardien de but auquel on décerna le ballon d’or, et dont on dit encore qu’il fut le meilleur de tous les temps.

Ça me revient 
ces compagnons de la Libération ayant fait de la résisitance qui disaient que lorsqu'ils étaient jeunes ils avaient après la guerre du mal avec la hiérarchie. Ils ne supportaient guère d'être sous l'autorité de gens qui avaient plus ou moins pantouflé, sinon passivement collaboré pendant l'occupation
 
 
Ça me revient la fascination que j'avais pour les paysages de Yves Tanguy, lorsque j'ai découvert le surréalisme. J'ai repensé à cela en réalisant cette image il y a quelques jours, bien qu' à la réflexion il n'y ait guère de points communs, si ce n'est cette immense envie qui est la mienne en ce moment de ne produire que de semblables paysages. Peut-être est-ce ma façon d'illustrer ce qui me hante. Ma mémoire devient de plus en plus trouée. D'où la raison de ces listes

Ça  me revient
À la fin des années soixante il y avait deux groupes de musique qui avaient presque le même nom l’un s’appelait Rare Earth et l’autre Rare Bird

Ça me revient
Bixente Lizarazu dans une interview télévisée relatant avec un grand sourire que son coéquipier Marcel Desailly avait une particularité physique étonnante, sans plus donner d'explications
 
Ça me revient
la détestation que j’avais enfant de l’acteur John Wayne qui représentait pour moi, sans que je puisse me le formuler de la sorte, la figure machiste la plus déprimante la plus la plus dégueulasse. Sans doute le détestais-je aussi parce que mon géniteur adorait cet acteur et les westerns. Quelle ne fut pas ma consternation lorsque Andréas Voutsinas qui a importé en France la méthode de l'actor studio m'a conseillé de mettre la même croyance dans mon interprétation que John Wayne

Ça me revient
"Le Wimpy" à l'angle du boulevard St Michel et de la rue Soufflot, un restaurant qui servait au début des années 70 des hamburgers ce qui était assez rare à l'époque. Un peu plus bas en allant vers la Seine il y avait un cinéma qui pendant plusieurs années n'a programmé que le film "Woodstock"

Ça me revient
lorsque j'étais enfant j'avais un jeu de société (je ne pouvais y jouer qu'avec mes géniteurs) qui s'appelait "le loto de l'histoire de France". C'était un utile moyen de se souvenir des grandes dates de l'histoire du pays. Dans le même ordre d'idée j'avais un livre d'histoire au format improbable, avec une couverture de couleur jaune, qui s'appelait "l'Histoire de la France racontée à tous les enfants"

Ça me revient
en mai 1989, cette incroyable sensation. Sur un boulevard de Manille, très polluée, passé sous un Ylangiuer, et être happé par le parfum de ses fleurs, et d'un coup penser alors à Pierre Guyot et Agnès 
 
 Ça me revient, mais il y a toujours quelque chose qui m'échappe

mercredi 19 mars 2025

Esplanade

Voilà,
je suis retombé sur une série  que j'avais réalisée il y a longtemps sur l'esplanade du Trocadero. Les gens étaient encore assez peu nombreux à posséder des smartphones, qui venaient tout juste de faire leur apparition en Europe. Ils se prenaient alors en photo avec des appareils numériques. Certains cadraient encore dans le viseur, mais beaucoup déjà tenaient leur appareil à distance regardant l'écran au dos de leur camera. Quoi qu'il en soit , au début des années 2000, Philippe Halsman, avait encore des adeptes.
Aujourd'hui je ne regarde plus le monde de la même façon. Je n'ai plus très envie de le regarder d'ailleurs. Il a tellement changé depuis cet été 2009 quand cette photo fut prise


La réalité ne me passionne plus guère. Depuis quelques semaines, j'ai de nouvelles idées, et ça quand même c'est bon pour le moral. Je suis reconnaissant à la nature de me permettre encore de telles dispositions. J'ai envie de rendre compte de paysages intérieurs, d'espaces imaginaires, de topologies improbables, de formes émergentes et rêvées sans histoire ni anecdotes.

mardi 18 mars 2025

Pêle-mêle avec duchesse et rêveur

  
 
Voilà,
Valentine de Milan, (Visconti de son vrai patronyme, peut-être une lointaine ancêtre du cinéaste) vécut de 1370 à 1408 et fut duchesse d'Orléans. Combien de fois, dans ma vie, où j'ai tant de fois traversé ce jardin, oui combien de fois l'ai-je croisée sans lui prêter l'attention qu'elle mérite. Et puis un jour elle m'a semblé intéressante, à cause du ciel peut-être à cause de l'arbre,  je ne sais pas. Je me suis renseigné. Elle fut la cousine germaine de Charles VI. Elle était dit-on connue pour sa bonté et sa charité, une bonne chrétienne quoi, et avait en plus la réputation d'être belle et intelligente. Alain Marchandisse un médiéviste belge contemporain  a dit d'elle qu'elle était "un produit franco-milanais de premier choix sur le marché matrimonial du temps". Elle épousa son cousin Louis de France, fils de roi Charles V. Il fut assassiné en 1407 et elle mourut un an après. On peut voir son gisant à la basilique St Denis.
 
*
 
 
 
 

Sinon, j'ai lu récemment avec beaucoup d'intérêt, "Lumières aveugles" un livre de Benjamin Labatut qui évoque sur un mode romanesque le parcours de différents scientifiques du vingtième siècle. À propos du mathématicien Grothendieck il écrit "Il en vint à croire que les rêves n’étaient pas propres à l’être humain, mais provenaient d’une identité externe – qu’il appelait Le Rêveur – qui les envoyait pour que nous puissions reconnaître notre véritable identité. Il tint un registre de ses nuits pendant plus de 20 ans, "la clé des songes," ce qui lui permis de comprendre la véritable nature du rêveur : le rêveur n’est autre que Dieu." On a dit que Grothendieck a basculé dans la la folie et le mysticisme. Certes son hypothèse est délirante, mais bien moins cependant que le Christianisme par exemple, cette croyance absurde qu’un mort-vivant-interstellaire-juif qui était à lui-même son propre père peut nous faire vivre éternellement. Et que si l'on mange symboliquement son corps et qu'on lui dit en pensée qu'on le reconnaît pour maître, il pourra extraire de notre âme, une force maléfique présente dans l’humanité, depuis qu’un serpent qui parlait a convaincu, une femme conçue avec une côte humaine de manger le fruit d’un arbre magique. Quoi qu'il en soit, c'est la lecture de ce livre, qui évoque, aussi Schrödinger, Heisenberg, Böhr et bien d'autres qui m'a stimulé dans la réalisations de nouvelles images abstraites.


 


 
Et puis pendant ce temps-là, nous assistons avec sidération à cette folie qui  se propage un peu partout sans bien réaliser que c’est aussi la nôtre.  Nous continuons de regarder impuissants le monde que nous avons connu se désagréger. Nous voudrions pouvoir nous tenir à l’écart, mais c'est impossible. Chaque jour amène sont lot de décisions angoissantes et irrationnelles, ouvrant l'espace à un peu plus de chaos. Ce qui frappe la la planète est une crise anthropologique : c’est la crise de l’humanité qui n’arrive pas à devenir Humanité et sombre chaque jour un peu plus dans la barbarie et la bestialité.

lundi 17 mars 2025

Formes et couleurs



Voilà
j'essaie toujours de trouver des raisons pour lesquelles en matière de dessin ou de graphisme, je fais ceci ou cela, alors que je n'ai à me  justifier de rien. Je m'étonne de ce que je trouve actuellement. Pourtant c'est bien parce que je cherche dans une certaine direction. En ce moment j'ai envie de formes pures. D'abstraction. Cela me rappelle que dans mon enfance, lorsque je suis arrivé à Paris, j'ai immédiatement été fasciné par les tableaux de Vasarely. Par cet art optique et abstrait qui fascinait le déficient visuel que je suis, borgne et dyschromate. Mais il n'y a pas que cela.

Ce que j'essaie de traduire à travers ces images c'est ma fascination pour ce qui relève du mystère, de l'énigme, de l'innommable. L'énigme, c'est "comment ça a commencé, tout ça, l'univers, la matière" ? Est ce que tout ça c'est la manifestation d'un Esprit ? L'innommable concerne ce qui, à plus ou moins brève échéance, finira bien par me happer. Je serai emporté au-delà de ce que je pense être, vers le Néant. J'aimerais que cela ressemble à cela :  

 
des champs de formes toujours colorées ; poreux et transparents comme des voiles, des espaces qui s’enchevêtrent ; et puis aussi des temporalités qui me traverseraient comme autant de brises légères, mêlant les douces sensations aux heureux souvenirs. Et puis aussi des nappes de musique toujours changeante. J'aimerais bien que la complexité ait le charme d'un délicat parfum de fleur éclose, que l'éternité ou l'oubli me saisissent dans un chatoiement de sensations et de couleurs. (shared with sunday smiles - wordless wednesday

vendredi 14 mars 2025

Proposition 5.6

 

Voilà,
"Les limites de mon langage signifient les limites de mon univers"
écrivait Wittgenstein 
Quoi qu'il en soit aujourd'hui ou peut-être hier, 
les premières fleurs du forsythia sont apparues

mercredi 12 mars 2025

Phare de la Coubre


Voilà,
le phare de La Coubre, je l'avais découvert après une promenade en vélo électrique avec mon camarade et ami de longue date, Jean-Jacques, en septembre 2022. Situé au nord de Royan, il sera dans un futur proche, démonté à cause de l’érosion du trait de côte. Haut de 64 mètres, ce phare blanc et rouge, signale jusqu'à 52 kilomètres au large l'approche de l'estuaire de la Gironde. Il avait été érigé à 1,8 kilomètre de l'océan lors de sa construction en 1904. Aujourd'hui, l'Atlantique n'est plus qu'à 130 mètres et quand cette distance aura encore été réduite de moitié, la déconstruction de l'édifice sera ordonnée car les infiltrations d'eau salée saperont alors ses fondations, expliquent les autorités, rejetant la possibilité "de le faire reculer".
Selon Damien Joussemet, responsable du phare de la Coubre, quatre autres sur la commune ont été emportés par les flots depuis le XVIIe siècle sous l'effet de l'érosion. Phénomène naturel de perte de sédiments causé par les vents, les vagues et les marées, l'érosion côtière du littoral fait chaque année reculer les plages et les dunes de plusieurs mètres par endroits. Dans le secteur de la Tremblade, le trait de côte s'était notamment replié de 18 mètres durant le seul hiver 2020-2021, selon les relevés des l'Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (Ocna), qui associe des chercheurs du Bureau de Recherches Géologiques et Minières et ceux de l'Office National des forêts. En outre, d'après les estimations du Groupement d'intérêt public Littoral, qui regroupe les collectivités locales touchées par l'érosion depuis la Charente-Maritime jusqu'aux Pyrénées-Atlantiques, environ 6.700 logements et commerces sont menacés par ce recul d'ici 2050, si rien n'est fait d'ici-là.
J'écris cela, alors que j'ai vu des images terribles de la Golden Coast en Australie, où les plages ont disparu suite à un violent cyclone. 
La nature donc suit son cours, inévitablement. Nous en faisons partie, et continuons de faire comme s'il n'en était rien, avec toujours le même fantasme de domestication de l'environnement. Heureusement, l'espèce humaine devient dans son ensemble de plus en plus conne. Si elle ne finit pas par disparaître totalement (ce qui au fond serait assez souhaitable pour la survie des autres espèces) , il est probable qu'elle en viendra, comme ce fut le cas dans des périodes précédentes, par se réduire considérablement, limitant ainsi ses ravages et ses prédations.
Cela me rappelle, qu'il y a quelques années je m'étais, sur ce sujet, livré à de joyeuses élucubrations en compagnie de l'ami Olivier Hamel. Je ne crois pas les avoir déjà publiées ici.
 
 
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lundi 10 mars 2025

Les mots se dérobent

 
Voilà, 
j’ai réalisé de semblables images parce que je ne sais pas jouer de musique, je ne sais pas composer, je n’ai pas d’instruments à la maison, rien qui m'aurait permis d’exprimer une sensation, une émotion sans pour autant avoir à l’expliquer. 
Enfin c’est comme ça que je me formule à présent les choses. 
Pour le moment. 
Il est possible que je trouve d'autres explications. Plus tard.
Je le voudrais mais ne parviens pas à concevoir un récit, formuler mes pensées. Exprimer ce qui m'a traversé, me traverse encore. Les mots se dérobent. Ils ne me permettent pas de trouver la distance juste. Toute mon existence ils m’ont posé un problème, me laissant insatisfait. Je suis incapable d’exploiter toutes leurs nuances, de les agencer de façon satisfaisante pour qu'ils soient au plus proche de l'émotion, de la sensation. Par contre je crois pouvoir assez subtilement interpréter les mots des autres. Je suis comédien, interprète, c'est mon métier.
 
(...)

En d’autres temps pour surseoir à l’angoisse je composais des collages.
Fabriquer désormais ces vignettes me permet d'une certaine façon, d'être évasif. De suggérer sans être trop explicite. D'échapper à l'embarras des phrases, qui exigent d'être pesées au mot près. 
Comme si j’écrivais une petite sonate, comme ces pièces pour piano de Chopin quand il était triste. À défaut de m’exprimer, je m’imprime. J’échappe à l’anecdote.  
C’est aussi en quelque sorte l’équivalent d’une calligraphie japonaise réalisée au pinceau d’un seul geste. Oui, c’est un peu ça. Une calligraphie électronique. Ça signifie quelque chose de secret qui, à la fois ne peut se dire sans pour autant devoir se taire. 
Un cri silencieux. 
 
 
Je ne sais pas si je parviendrai un jour à coller des mots là-dessus. Sur cet effroi, sur ces moments de panique, certaines nuits de ce terrible mois d'Octobre où l'on ne savait rien encore, ou si peu. Sur la peur chaque jour, les mois qui ont suivi. Sur les apparences qu'il fallait préserver. Sur cette inquiétude qui jamais, depuis ne me lâche.
 
(...)

Les heures où je l’accompagnais où je faisais semblant d’assurer, où je faisais même de l’humour. Où nous marchions en silence côte à côte. Où je faisais comme si tout ce que nous vivions était relativement maîtrisé. Nous faisions des selfies. Elle, coiffée de son bonnet, pour dissimuler son crâne. Je l’accompagnais chez l’acupuncteur, au laboratoire d’analyses médicales à l’hôpital là-bas de l’autre côté du fleuve. 
Pourtant dans cette terrible adversité, nous avons eu de la chance.
La chance, j'ai cru en sa possibilité ce jour ou dans une salle d'attente de l'hôpital — venions  nous pour une séance ? Était-ce au tout début je ne sais plus — une grande belle femme aux cheveux courts, est entrée avec son ami. J'ai tout de suite compris, à cause des cheveux, qu'il s'agissait du même genre de maladie. D'ailleurs que pouvait elle avoir eu d'autre pour venir dans ce service, dans cet hopital ? Maintenant je peux dire qu'elle devait en être à six mois après la fin du traitement. Cela devait être une visite de contrôle.


Elle discutait en anglais avec son ami. Il m'a semblé qu'elle était britannique. Elle avait un sourire radieux, tout son visage resplendissait de joie, et il émanait d'elle un puissante force vitale. J'ai alors pensé que oui, c'était possible une issue positive...
Je ne sais pas pourquoi je raconte cela maintenant.

samedi 8 mars 2025

Mais il y a toujours quelque chose qui m'échappe (17)

 

Ça me revient
ces veilles ou journées de Noël devant la télévision lorsque l'on regardait en famille "SVP Disney", une émission animée par Pierre Tchernia. Au début de l'émission, une liste de classiques Disney était proposée. Les téléspectateurs téléphonaient au standard « SVP » pour choisir celui dans la liste dont ils souhaitaient voir un extrait. Les extraits les plus plébiscités étaient ensuite diffusés tout au long de la soirée. C'était l'époque où "l'Amérique" vendait du rêve. 
 
Ça me revient

le sélectionneur qui a qualifié l’équipe de France de football pour la coupe du monde de 1966 en Angleterre s'appelait Henri Guérin. Malheureusement son équipe n'a pas dépassé le premier tour

 

Ça me revient

La merveilleuse présence de Patti Hansen en chauffeure de taxi dans le film "Et tout le monde riait" de Peter Bogdanovitch


Ça me revient
Philippe aimait bien le générique de fin de France deux, avec les petits bonshommes de Folon disparaissant dans les étoiles et la composition de Michel Colombier inspirée de l'adagio de Marcello, qui fut d'ailleurs diffusé à ses obsèques à Lestiou

Ça me revient
le corps d'Eric Tabarly, un grand navigateur disparu en mer après avoir été projeté par-dessus bord avait été retrouvé un mois plus tard dans les filets de pêche d'un chalutier breton
 
Ça me revient
au concert pour le Bangla Desh quelques personnes avaient applaudi pendant que les musiciens de Ravi Shankar s’accordaient. Et Ravi Shankar goguenard avait dit que si les gens appréciaient ce moment là ils aimeraient sans doute la suite de leur performance
 
Ça me revient 
à la fin du siècle dernier j’ai participé un spectacle dont l’action se passait dans une salle d’attente où un musicien jouait les suites pour violoncelle de Bach
 
Ça me revient
Les Etats-Unis en 2020 avaient montré à quel point ils étaient terriblement mal préparés à une urgence sanitaire de l'ampleur de celle du covid. L'une des raisons était qu'en 2018, le président Trump avait dissous la cellule d'intervention en cas de pandémie de la Maison Blanche. Aujourd'hui il fait bien pire
 
Ça me revient
le premier Album de Kid Creole et les Coconuts, beaucoup écouté lors de l'hiver 80-81, endeuillé par la mort de John Lennon, mais durant lequel les affaires professionnelles ont commencé à reprendre, alors que j'avais décidé de quitter la sécurité pour tenter l'aventure. J'adorais la pochette du disque  et cette réjouissante version tropicale de Lili Marlène et il y avait dans cet album une joie une énergie qui rendaient la vie plus supportable
 
Ça me revient
la salle aménagée cette soirée là, le 2 février 1973.  Les bougies, la mise en scène de l'espace. La jeune fille qui a organisé cela est d’une beauté confondante. A un moment elle propose des cadavres exquis. Dans la pénombre je me me rapproche irrésistiblement d’elle. Est ce que nous faisons ensuite un bout de chemin ensemble. Je sais qu’après je n’ai qu’une hâte, la revoir. Notre rencontre s’est faite sous le signe du hasard objectif.

Ça me revient  
il n’y a pas si longtemps j’ai passé un weekend à la campagne avec des psychanalystes, que des femmes, toutes très bourgeoises qui trouvaient Alain Finkielkraut intéressant pertinent et pas du tout réactionnaire. Je me suis aperçu que j'avais des fréquentations de droite.

Ça me revient 
la fois où Dominique devant des anglophones a dit en français "je vous serre la pince-monseigneur"  et qu'ensuite elle avait beaucoup de mal à expliquer ce jeu de mots
 
Ça me revient
j'ai pleuré devant ma télévision en assistant à la retransmission en direct de la libération de Nelson Mandela en février 90
 
Ça me revient
combien j'avais été ému par la disparition de cette jeune photo-reporter Camille Lepage, tuée par une balle à 26 ans dans une embuscade en Centrafrique
 
Ça me revient
pendant quelques années au début des années 90 vers Noël ou le premier de l'an, j'allais chercher du Boudin blanc à la charcuterie Charles. Il y en avait une dans le quinzième vers La Motte-Piquet (je ne me rappelle plus précisément où) et une autre au début de la rue Dauphine. J'avais bien entendu eu connaissance de cet excellent commerçant grâce à Philippe. Je me rappelle aussi de Noblet place d'Alésia. Et du slogan sur une enseigne au dessus de sa boutique, qui faisait sourire Agnès. On voyait un cochon rose à qui une petite fille en robe rouge disait "pleure pas grosse bête tu vas chez Noblet"

Ça me revient 
que la première femme admise à l'École Polytechnique, Anne Chopinet, en 1972, est entrée  Major de sa promotion

Ça me revient
La fatuité béate de ce psychanalyste de renom devant un groupe de comédiens ayant lu une bien médiocre pièce de théâtre dont il est l’auteur

Ça me revient
Dominique trouvait la chanson de Maxime Leforestier "Education sentimentale" un peu niaise, je n'étais bien évidemment pas d'accord avec elle.

Ça me revient,
L’été 68 passé chez mon grand-père, les moments de mélancolie, la perte de mon chat et les chansons tristes comme la Maritza de Sylvie Vartan, ou "les vieux amants" de Jacques Brel

Ça me revient
j’ai 17 ans. Je le connais à peine. Depuis quelques semaines tout au plus. Nous nous tenons face à face debout près des rayonnages de cette incroyable bibliothèque dans le salon de ce vaste et confortable appartement. Jamais je n’en ai vu d’aussi luxueux. En fait il ne l’est pas tant que ça. Mais je n’en ai jamais vu de tel jusqu’à présent. Il me demande ce que j’aime lire, il me pose des questions, sur mes auteurs favoris s’intéresse à moi. C’est le premier adulte qui ne me parle pas comme à un inférieur hiérarchique

Ça me revient 
l'agacement devant l'insupportable prêchi-précha d'une pièce d'Olivier Py dont je ne me souviens plus du titre au théâtre de la ville, insupportablement complaisante, narcissique, truffée de poncifs, son infatuation verbeuse, l'indigence de sa pensée, sa théâtralité vieillotte qui se croyait moderne, parce qu'on s'encule un peu sur scène et qu'on y parle politique culturelle avec ironie, le mot théâtre répété sans cesse en boucle, jusqu'à l'écœurement, une vague histoire de recherche du père qui rendait à son auteur si difficile l'exercice du pouvoir, bref un opus prétentieux et boursouflé mais que la critique parisienne avait chaleureusement encensé et pour lequel le public s'extasiait. Et j'étais bien content d'être en décalage total avec ces parterres d'abrutis.

Ça me revient, 
les anciens qui lorsque j’étais enfant (j’avais dix ans), parlaient de l’hiver 56 qui avait été si rude, il y avait de la neige sur les dunes, un iceberg dans l’estuaire de la Gironde et le petit lac de Biscarrosse avait été gelé. Ils me parlaient d’un temps où je n’existais pas et donc ils me semblaient très vieux, et leurs histoires d’un autre monde et d’un temps lointain.
 
Ça me revient
en 2008, le nom de la sculpture de Richard Serra, exposée au jardin des Tuileries  était Clara-Clara, un hommage je crois à sa femme.
 
Ça me revient, mais il y a toujours quelque chose qui m'échappe

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